Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

Publié le par Collectif

Cours de sciences économiques et sociales SES de terminale économique et sociale ES (ancien programme).

 

Mondialisation, finance internationale et intégration européenne.

 

Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

 

Objectifs :

Savoir rendre compte des évolutions du commerce mondial.

Expliquer la théorie de l'avantage comparatif.

Expliquer les déterminants (institutionnels et techniques) des échanges internationaux de biens et services.

Expliquer les déterminants (avantage comparatif, dotation factorielle) de la spécialisation et de la division internationale du travail .

Expliquer les avantages et les inconvénients des échanges internationaux pour les producteurs et les consommateurs (effet de diversification, de dimension, de concurrence).

Expliquer les fondements et les limites du libre-échange.

Expliquer les fondements et les risques des politiques protectionnistes.

Expliquer les effets d'une variation des taux de change sur l'économie des pays concernés.

Expliquer et illustrer la mondialisation de la production à travers le commerce intra-firme et la division internationale du processus de production (DIPP).

Expliquer le rôle des coûts et la recherche d'une compétitivité hors-prix pour les entreprises dans :

  • le choix de localisation des entreprises,

  • leurs stratégies d'internationalisation.

Notions à connaître :

Acquis de première : gains à l'échange.

A acquérir en terminale : Commerce international, Mondialisation, Avantage comparatif, Dotation factorielle, Spécialisation, Division internationale du travail, Économie d'échelle (= rendements d'échelle croissants), Commerce intra-branche, Libre-échange, Protectionnisme (tarifaire , non-tarifaire), Protectionnisme éducateur, Dumping (fiscal, social, environnemental), Marché des changes, Devises, Taux de change, Appréciation/dépréciation du taux de change, Firmes multinationales, Maison-mère / filiale, Investissement direct à l'étranger, Division internationale du processus de production (DIPP), Commerce intra-firme, Externalisation (≠ externalité), Délocalisation (≠ externalisation), Compétitivité prix, Compétitivité hors-prix, Différenciation des produits.

Vous pouvez trouver ci-joint le dossier documentaire pour les élèves :

Introduction : qu'est-ce que la mondialisation ?

Dès qu'il y a des échanges entre pays différents, il y a mondialisation. Historiquement, y a eu des fluctuations sur la période, avec des moments de ralentissement (notamment entre les deux grandes guerres mondiales). Le progrès technique favorise la mondialisation à travers les  nouvelles technologies de l'information et de la communication, le bateau, la roue. Cela permet d’augmenter les échanges, de diminuer les coûts de transport des marchandises et de l’information. La mondialisation permet de repousser les contraintes géographiques ou géologiques : on ne peut pas tout produire, il va falloir exporter des choses. Cela permet aussi une diversité des produits, cela revient moins cher d'acheter à des pays qui sont spécialisés que de produire soi même (avantage comparatif). Au niveau global, cela augmente le pouvoir d'achat des individus dans une économie. Mais cela pose des problèmes en terme de chômage. Ainsi que des problèmes environnementaux : pollution, notamment lié au transport.

La mondialisation économique désigne à la fois le processus de développement des échanges économiques internationaux de biens et services, de facteurs de production (de capitaux et de travail), ainsi que le résultat de ce processus : un vaste marché mondial caractérisé par l'effacement progressif des frontières. Le commerce international correspond à l’échange de bien et service entre les pays.

 

I] Les grandes évolutions et les déterminants du commerce international.

 

A) Principales évolutions et caractéristiques du commerce international.

Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

On assiste à une forte progression des échanges commerciaux internationaux depuis 1948. Le commerce international a augmenté plus vite que la production mondiale. De la seconde guerre mondiale à nos jours, il y a eu une baisse de la part des exportations des produits agricoles et une augmentation de la part des biens manufacturés et des services dans les exportations. Une part importante des échanges commerciaux internationaux se font au niveau régional. Le processus d'ouverture n'est pas général car des pays restent en marge de la mondialisation commerciale et trois régions dominent les échanges internationaux (la triade : Europe, Asie, Amérique du Nord).

 

B) Les déterminants institutionnels et techniques du commerce international.

 

Progressivement, se mettent en place des accords et des institutions internationales qui vont encourager les pays à échanger :

  • GATT/OMC : Accords de libre-échange prônant une réduction mutuelle des droits de douane pour favoriser les échanges internationaux. Les accords du GATT signés en 1947 ont été remplacés par l’OMC en 1995 ; l’OMC comptait 160 pays membres en 2014.

  • Accords de Bretton Woods et FMI.

  • Les accords de Bretton Woods (1944-1971) sont des accords économiques ayant dessiné les grandes lignes du système financier international en 1944.

  • Concernant de FMI, les statuts sont fixés par les accords de Bretton Woods. C’est un fonds destiné à accorder des prêts limités et temporaires aux États-membres.

Les barrières tarifaires, tels que les droits de douane, ont fortement diminué depuis 1948, passant d’environ 40 % du prix des produits en 1940 à moins de 5 % aujourd’hui, soit une division par 8. Cela permet de diminuer le coût des importations, favorisant les échanges entre les pays. Cette baisse est encouragée par les accords du GATT en 1947.

Le progrès technique permet l'essor du commerce international car c'est désormais plus rapide et moins coûteux de transporter des marchandises et de communiquer. Un bateau à vapeur va plus vite qu'un trois-mats ; un navire conteneur va plus vite qu'un bateau à vapeur et peut transporter davantage de marchandise. Le coût de transport par marchandise diminue. De même, le télégraphe puis le téléphone et internet ont facilités les communications et donc la coordination entre les entreprises ou au sein d'une même entreprise installées sur différents territoires.

L'essor du commerce international s'explique par les accords commerciaux qui permettent une diminution des mesures protectionnistes (voir III]) ce qui vient diminuer le coût des marchandises importées pour le consommateur (donc augmente leur demande). Par ailleurs, le progrès technique facilite le commerce international à travers une baisse du coût du transport et des communications.

 

II] Les fondements théoriques du commerce international et de la spécialisation des pays.

 

A) Les théories traditionnelles du commerce international : la spécialisation.

 

1. La théorie de David Ricardo.

Le postulat de départ de la théorie de l'avantage comparatif de David Ricardo est que le système économique des pays doit permettre la libre circulation des biens et de services en supprimant les taxes douanières et tout ce qui peut entraver le commerce. On parle d’un système de libre-échange (voir III). Un pays se spécialise dans la production du bien dans lequel il est le plus productif, c’est-à-dire là où il dispose du meilleur rapport entre son temps de travail et sa quantité produite, autrement dit, la meilleure productivité.

 

Coût de production

Portugal

Angleterre

Vin (un tonneau)

Travail annuel de 80 personnes

Travail annuel de 120 personnes

Drap (une pièce)

Travail annuel de 90 personnes

Travail annuel de 100 personnes

 

Le Portugal est plus productif dans les deux domaines. Il dispose d’un avantage absolu sur l’Angleterre. Adam Smith est à l’origine de la théorie des avantages absolus. Un pays dispose d’un avantage absolu pour la production d’un bien s’il peut produire ce bien à un coût inférieur à celui d’un autre pays, autrement dit avec une plus forte productivité.

Malgré son avantage absolu dans les deux pays, pourquoi le Portugal a intérêt à se spécialiser dans la production de vin. En effet, l’écart de productivité du Portugal est plus important dans le domaine du vin puisqu’il faut 40 personnes en moins pour produire un tonneau de vin, c’est dans ce domaine qu’il doit se spécialiser. On dit qu’il bénéficie d’un avantage comparatif. Même si la productivité de l’Angleterre est moins forte que celle du Portugal, elle doit se spécialiser dans la production du bien dans laquelle elle est la moins mauvaise en comparaison des autres pays : ici, c’est la production de draps. En effet, c’est là que l’écart de productivité est le moins grand puisqu’il faut 10 personnes de plus pour produire une pièce de drap. Elle bénéficie d’un avantage comparatif dans ce domaine.

Un avantage comparatif c'est lorsqu’un pays a le plus grand avantage ou le moins grand désavantage en matière de productivité et de coût unitaire dans la production d’un bien, il dispose d’un avantage comparatif et doit se spécialiser dans la production de ce bien. L’avantage est dit « comparatif » parce qu’il est envisagé par rapport aux autres pays. Cette théorie montre que les pays ont intérêt à se spécialiser même s’ils ne disposent d’aucun avantage absolu. Dans le modèle de Ricardo, la spécialisation des pays est complète : les pays cessent totalement la production des biens qu’ils importent.

Tous les participants gagnent à l’échange puisqu’au final la spécialisation entraîne une augmentation globale de la production. Les pays peuvent donc consommer plus et échanger davantage. Si chaque pays se spécialise dans le domaine dans lequel il est le plus productif comparativement aux autres pays, le marché mondial pourra bénéficier des biens aux prix les plus attractifs possibles. C’est donc en spécialisant sa production dans ce qu’il sait le mieux faire et en participant au commerce international qu’un pays pourra accroître ses richesses.

Dans un système de parfaite liberté du commerce, chaque pays consacre habituellement son capital et son travail aux emplois qui lui sont les plus avantageux. La recherche de son avantage propre s’accorde admirablement avec le bien universel.

David Ricardo, Des principes de l’économie politique et de l’impôt, 1815.

2. Les dotations factorielles justifient la spécialisation et l’échange : la théorie HOS.

 

La dotation factorielle correspond à la quantité de facteurs de production dont disposent les pays : travail, capital, terre. Dans la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo, la spécialisation dépend des différences de coûts de production entre les pays, qui eux-mêmes dépendent des différences de productivité.

Dans la théorie HOS, la spécialisation dépend de la dotation factorielle. Les pays ont intérêt à se spécialiser dans les productions mobilisant les facteurs de production qu’ils détiennent en abondance (donc peu chers) et à importer les produits utilisant les facteurs de production qui leur manquent (plus rares et donc plus chers). Par exemple, si un pays est riche en facteur terre, il doit se spécialiser dans la production agricole. Si un pays dispose d'un facteur travail abondant, il doit se spécialiser dans la production qui réclame un facteur travail abondant. Notons qu'on peut faire des distinctions selon la productivité des facteurs : certain pays disposent d'une main d’œuvre qualifiée, ils ont intérêt à se spécialiser dans les produits nécessitant une main d’œuvre qualifiée. Dans le modèle HOS, la spécialisation des pays est souvent incomplète : les pays ne cessent pas totalement la production des biens qu’ils importent, mais ils les produisent en quantité moindre. Les dotations factorielles peuvent se transformer au cours du temps : un pays qui élève le niveau de formation d’au moins une partie de sa population transforme le rapport entre le travail qualifié et le travail non qualifié dont il dispose par rapport aux autres pays. Les avantages comparatifs eux-mêmes peuvent évoluer au cours du temps, notamment lorsqu’un pays innove. Les avantages comparatifs sont construits et évolutifs.

 

La théorie de l'avantage comparatif de Ricardo et des dotations factorielles d'Heksher-Ohlin-Samuelson permet de rendre compte de la spécialisation, c'est-à-dire l'affectation de ressources d'un pays aux activités productives pour lesquelles il dispose d'un avantage commercial. Cette spécialisation conduit à une division internationale du travail qui correspond à la répartition de la production mondiale de biens et services entre des pays ou des zones économiques plus ou moins spécialisés. Cela permet d'augmenter les gains à l'échange car les individus peuvent consommer plus de biens et services et de manière plus diversifiée qu'en situation d'autarcie.

 

Ces deux théories expliquent assez bien l’organisation des échanges et la spécialisation des pays au XIXème siècle : les pays du Nord étaient spécialisés dans la production de biens manufacturés (ex : textile) et les pays du Sud exportaient des produits primaires (ex : produits agricoles)

 

B) Les nouvelles théories du commerce international : économie d'échelle et diversité des produits.

 

1. Le commerce intra-branche permet une plus grande diversité de produit.

 

Le commerce intra-branche correspond aux échanges de biens similaires (= type de produits : agriculture, automobile, sidérurgie, électronique...). Le commerce intra-branche porte sur des produits similaires mais différenciés. Les produits échangés peuvent être de qualité différente (ex voitures haut de gamme / bas de gamme) ou de qualité identique, mais dans tous les cas les produits seront différentiables par leurs caractéristiques, leurs marques... typiquement : un smartphone. Ce constat est en désaccord avec les théories traditionnelles du commerce international car les pays sont censés se spécialiser, au moins partiellement, dans des productions particulières.

 

Les nouvelles théories du CI expliquent l'échange intra-branche par l'existence d'une différenciation des produits (non respect de l'hypothèse d'homogénéité des produits : les produits ne sont pas homogènes, ils ont des caractéristiques qui permettent de les distinguer). L’ouverture au commerce accroît les variétés disponibles pour les consommateurs. On parle d'effet de diversification.

 

2. Les économies d'échelles permettent de diminuer le coût de production.

 

La principale justification des échanges intra-branche fait intervenir les économies d’échelle. Rappel : rendement d'échelle croissant : si on double les deux facteurs de production, le volume de production fait plus que doubler (rappel première sur le monopole naturel). On nomme cela économie d'échelle : plus on produit une quantité importante, plus le coût de production unitaire diminue. L'ouverture internationale fait que les entreprises peuvent desservir un marché plus vaste donc produire davantage et réaliser des économie d'échelles. On parle d'effet de dimension.

Ce n’est plus l’avantage comparatif qui explique la spécialisation. Il faut inverser la logique : c’est la spécialisation, qui en permettant de produire en grande quantité, réduit les coûts unitaires de production. Selon les nouvelles théories du commerce international, un pays qui ne dispose pas d’avantage comparatif a donc tout de même un intérêt à se spécialiser : même si un pays ne possède pas d’avantage comparatif au départ, il peut en créer un a posteriori en se spécialisant. Rappel : les avantages comparatifs eux-mêmes peuvent évoluer au cours du temps, notamment lorsqu’un pays innove. Les avantages comparatifs sont construits et évolutifs.

 

Les nouvelles théories du commerce international font apparaître de nouveaux gains à l'échange : une diversité de produit pour le consommateur et une baisse du prix grâce aux économies d'échelles.

 

III] Libre-échange ou protectionnisme : quelle politique commerciale adopter ?

 

A) Gains attendus et limites du libre-échange.

 

Pour reprendre les mots de l'économiste Patrick Artus, quand on essaie observer les conséquences de la mondialisation, et de ses effets positifs, on peut parler de « vérité globale mais de mensonge local ». Au niveau global, la mondialisation permet plutôt de créer des emplois, mais au niveau local, cela pose d'autre problème.

 

1. Les avantages du libre-échange.

 

Le libre-échange est la libre circulation des marchandises entre les pays, ce qui suppose donc la suppression des obstacles aux échanges. Absence de barrières (tarifaires et non tarifaires) à l’entrée sur les marchés étrangers. Il est garanti par le GATT et l’OMC.

Les avantages du libre échange sont développé dans les théories du commerce international. La spécialisation et la division internationale du travaille entraîne des gains à l'échange pour différentes raisons :

- une augmentation de la productivité, donc une baisse des coûts de production, spécialisation

- une augmentation de la taille du marché, et donc une baisse des coûts de production du fait des économies d'échelles, effet de dimension

- un accès à des ressources l'économie nationale ne possède pas (capitaux, matières-premières, connaissances techniques),

- et une diversité des biens et services permettant de satisfaire les consommateurs, effet de diversification.

- Par ailleurs, la concurrence internationale est globalement favorable au consommateur et pour certains producteurs. On parle d'effet de concurrence.

- Le libre échange permet la croissance économique.

 

2. Les limites du libre-échange.

 

Il existe des limites au libre-échange :

- la spécialisation internationale n’avantage pas les pays dans la même mesure : les pays en développement ayant une mono-spécialisation et ceux étant spécialisés dans les produits primaires sont donc dépendants des autres pays et peuvent voir leur situation se dégrader si les prix vont à la baisse.

- certaines productions locales, confrontées à la concurrence internationale, peuvent disparaître, en mettant leur main-d’œuvre au chômage. Dans les pays du Nord, les industries menacées par le libre-échange sont plutôt les industries vieillissantes, qui ne sont plus assez compétitives (sidérurgie, textile…). Cependant, la pression concurrentielle peut empêcher des industries naissantes de se développer et de gagner en compétitivité.

- la concurrence internationale des pays à bas salaires, notamment par l'absence ou la faiblesse de protection sociale et de normes sociales, est souvent accusée dans les pays riches de faire pression à la baisse sur les salaires, spécialement pour la main d’œuvre peu qualifiée.

- concurrence entre État : cette forme de compétitivité conduit les États à considérer les salaires comme des coûts et non comme la condition des débouchés permettant la croissance économique par une demande globale soutenue. Il en va de même pour la protection sociale considérée à tort comme une charge grevant la compétitivité.

- par ailleurs, le libre échange peut favoriser l'apparition de firme multinationale (FMN, FTN en Histoire-géographie, voire V]) et, à partir d'un certain seuil, engendrer une réduction de la concurrence sur le marché mondiale.

- Les restructurations imposées implique des coûts économiques et sociaux considérables (chômage, reconversions de la main d’œuvre…).

- Le libre échange a des effets néfastes sur l'environnement et participe à la circulation d'espèces animales allochtones (exemple du frelon asiatique) ou de virus.

Les limites du libre échange permettent de penser les politiques commerciales protectionnistes.

Synthèse : avantages et inconvénients du libre échange pour les consommateurs et producteurs.

Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

B) Gains attendus et risques du protectionnisme

 

1. Les différentes mesures protectionnistes.

 

Le protectionnisme est une politique de protection du marché intérieur face à la concurrence internationale au moyen de barrières tarifaires (droits de douane) et de barrières non tarifaires (quota, contingentement…).

 

Ne pas opposer frontalement libre-échange et protectionnisme : le protectionnisme ne signifie pas fermeture aux échanges.

On distingue deux types de mesures protectionnistes :

- La politique protectionniste tarifaire joue sur les prix : droits de douane sur les produits importés pour en renchérir le coût et donc faire diminuer la demande ; subventionner les produits exportés pour en abaisser le coût (ex agriculture européenne) ; la politique monétaire peut s'apparenter à du protectionnisme lorsque les pays peuvent influencer le taux de change de la monnaie. Une sous-évaluation de la valeur d'une monnaie peut doper les exportations d'un pays (ex yuan chinois)

- La politique protectionniste non tarifaire joue sur les quantités : mise en place de quotas sur la quantité de produit importés (ex quotas sur textile chinois), les pays, notamment du, Sud peuvent doper leurs exportations en abaissant leurs normes (sociales, environnementales, sanitaires, d'hygiène ou de sécurité) afin de réduire les coûts de production. A l'inverse les pays du Nord peuvent se protéger par des normes (sanitaires, sociales, environnementales...) élevées.

Remarque : les normes techniques ne sont pas par nature protectionnistes. La fixation de telles normes par l’État est légitime dans la perspective de la protection du consommateur. Seules les normes qui seraient discriminatoires à l’égard de l’offre étrangère peuvent être considérées comme protectionnistes.

 

2. Le protectionnisme permet de se protéger de la concurrence internationale.

 

Au 19e siècle, contre les thèses de Ricardo, l'allemand Friedrich List met en évidence le fait que la concurrence internationale ne peut être bénéfique qu’entre nations ayant un niveau de développement comparable. Au moment où elles apparaissent, les « industries dans l'enfance » ne peuvent lutter à armes égales avec celles de pays à industrialisation plus avancée (qui réalisent des économies d'échelle + gains de productivité). La libre compétition entre pays inégaux risque de bloquer le développement du plus faible. List reconnaît que le libre-échange est, à terme, préférable.

Le protectionnisme éducateur ne consiste pas à mettre des barrières sur l'ensemble des importations mais à laisser entrer librement certains produits, tout en protégeant fortement une ou plusieurs activités, de manière à leur donner le temps de se développer et de se moderniser avant d’affronter la concurrence internationale. . Il s’agit d’un protectionnisme qui se veut temporaire

 

Par ailleurs, il existe d'autres éléments qui justifient le protectionnisme :

- La protection des activités nationales « prioritaires » du fait, par exemple, des retombées technologiques éventuelles d’une innovation réalisée par des entreprises nationales ;

- La réduction des échanges qui contribue à freiner le gaspillage des ressources énergétiques et atténue les désastres écologiques.

- La défense de l’emploi associée à la réduction des importations et leur remplacement par une production nationale.

- Le protectionnisme évite de subir la « concurrence déloyale » des pays à bas salaires et à faible protection sociale, ce qui se traduit par une pression à la baisse sur les salaires pour les travailleurs locaux ;

- La protection contre le dumping effectué par certains producteurs étrangers qui est à l’origine d’une concurrence déloyale dont pâtissent les producteurs locaux,

- Pour les PED, mette fin à l'exploitation abusive des travailleurs et du capital naturel.

 

Le dumping c'est, originellement, lorsqu’une entreprise exporte une marchandise à un prix inférieur à celui pratiqué à l’intérieur même du pays, lui permettant d’écouler sa production à l’extérieur, à bas prix, sans dégrader le niveau de prix sur le marché intérieur. Plus généralement, on parle de dumping lorsqu'un pays vise à réduire la fiscalité ou les normes sociales et environnemental afin d'en tirer un avantage économique en terme de compétitivité par rapport aux autres pays. La compétitivité économique désigne la capacité d'un secteur économique, d'un territoire (pays, bassin économique...), d'une entreprise, à vendre et fournir durablement des biens ou services sur un marché en situation de concurrence.

 

3. Les risques du protectionnisme.

 

Il existe différents risques liés au protectionnisme ;

- La perte de pouvoir d’achat des agents économiques (ménages et entreprises) par le biais de deux effets :

  • Effet direct des droits de douanes ou des quotas qui provoquent une hausse du prix des biens étrangers mais aussi nationaux (les biens nationaux peuvent incorporer des produits importés) ;
  • Effet indirect : hausse de la fiscalité pour financer les subventions.

- Protéger les activités et entreprises locales peu efficaces des mesures protectionnistes, au détriment des gains de productivité et de la croissance.

- Spécialiser un pays dans une production pour laquelle il n’est pas compétitif, l’empêchant ainsi de développer des productions sur lesquelles ils pourraient avoir un avantage comparatif.

- En adoptant des mesures protectionnistes, les pays partenaires font de même. Parallèlement à la baisse des importations engendrée par les mesures protectionnistes, ce sont donc les exportations qui risquent de diminuer et l’on peut de plus craindre des effets cumulatifs récessifs au niveau mondial.

Synthèse : avantages et inconvénients du protectionnisme pour les consommateurs et producteurs.

Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

IV] La mondialisation monétaire : comment le marché des changes fonctionne-t-il et permet-il les échanges internationaux ?

 

A) Définition et formation du taux de change.

Le marché des changes est l'endroit où se vendent et s'achètent des devises. Une devise est une unité monétaire acceptée par un pays étranger, tandis que la monnaie est celle de son pays. C'est sur le marché des changes que s'établit le taux de change (ou cours d'une devise) : c'est-à-dire le prix d’une monnaie par rapport à une monnaie étrangère (devise).

En régime de change flexible (ou flottant) : le taux de change se forme sur le marché des changes en fonction de l’offre et de la demande d’une monnaie par rapport à une autre. Ici, c’est la loi de l’offre et de la demande qui fixe le cours d’une monnaie par rapport à une autre.

En régime de change fixe : le taux de change est défini à l’avance (parité officielle) par rapport à une autre monnaie, à un panier de monnaie ou à un étalon (ex : l’or) et les pays doivent intervenir sur le marché des changes pour que le cours de leur monnaie ne s’éloigne pas de la valeur définie. (le pays doit garantir la parité), ce qui suppose de disposer de devises étrangères pour influencer le cours de la monnaie.

La plupart des pays (ou zone monétaires) sont en régime de change flexible. En régime de change flottant, une monnaie (par exemple l’euro) peut prendre de la valeur (s'apprécier), ou en perdre (se déprécier) par rapport à une autre monnaie (par exemple le dollar). La loi de l’offre et de la demande est le mécanisme qui va déterminer la valeur d'une monnaie par rapport à une autre  : si l’offre de monnaie nationale, c'est-à-dire les ordres de vente de la monnaie nationale contre une devise étrangère, dépasse la demande, c'est-à-dire les ordres d'achat de la monnaie nationale, la monnaie nationale se déprécie (son prix relatif baisse) ; au contraire, elle s’apprécie (son prix relatif augmente) si les ordres d'achat dépassent ceux de vente.

Une monnaie s'apprécie lorsqu'il y a une hausse de son taux de change vis-à-vis d’une autre devise : sa valeur augmente par rapport à une autre devise. Par exemple, 1 euro valait 0,88$ et il vaut maintenant 1,44$ : un même euro me permet d'obtenir plus de dollar. Inversement, une monnaie se déprécie lorsqu'il y a une baisse de son taux de change vis-à-vis d’une autre devise : sa valeur diminue par rapport à une autre devise.

 

B) Les conséquence d’une variation des taux de change sur l’économie des pays concernés

 

1. L'appréciation du taux de change, ou une monnaie forte, peut dégrader le solde extérieur.

Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

Franck Cachia, « Les effets de l’appréciation de l’euro sur l’économie française », Note de conjoncture, Insee, juin 2008.

 

Une appréciation du taux de change peut se traduire par une dégradation du solde extérieur (le solde extérieur (ou balance commercial) = exportations moins les importations soit X - M) et aboutir à un déficit commercial (importations > exportations).

 

Dans le cas d’une appréciation de la monnaie nationale, les produits nationaux deviennent mécaniquement « plus chers » pour les pays étrangers. Les produits nationaux perdent en compétitivité-prix/ La compétitivité-prix est la capacité pour entreprise à proposer des produits similaires, de qualité égale, à un prix inférieur à celui pratiqué par ses concurrents. Cette perte de compétitivité-prix peut entraîner une baisse des exportations nationale. Inversement, les produits étrangers deviennent relativement moins chers, ce qui favorise les importations et peut dégrader le solde extérieur.

Dans un second temps, cela peut avoir un effet positif sur les coûts de production des entreprises puisque celles-ci peuvent importer leurs matières premières à un coût plus faible leur permettant de redevenir compétitive puisque cette réduction des coûts de production leur permet dans un second temps de baisser leur prix. Cette baisse de prix pouvant compenser, ou du moins atténuer, la hausse du taux de change et ainsi favoriser à nouveau les exportations, tout en rendant moins compétitives les importations sur le marché nationale.

 

2. La dépréciation du taux de change, ou une monnaie faible, peut favoriser l'excédent commercial.

Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

Dans le cas d’une dépréciation de la monnaie nationale, les produits nationaux deviennent mécaniquement « moins chers » pour les pays étrangers. Cela favorise donc les exportations mais rend plus onéreuses les importations. On note une dégradation de la balance commerciale car le commerce international n’a pas le temps de s’ajuster : les importations restent au même niveau alors que leur prix s’élève.

Dans un second temps, les entreprises vont avoir tendance à exporter davantage de produits nationaux à l’étranger les importations vont diminuer du fait de leur coût (par ailleurs, les produits nationaux deviennent relativement plus compétitif à l'intérieur). Ce processus favorise l'apparition d'un excédent commercial.

 

V] La mondialisation de la production : quels sont les fondements de l’internationalisation de la production ?

 

A) Le développement des firmes multinationales, des IDE et du commerce intra-firme.

 

Une firme multinationale (FMN) est une firme (entreprise) composée d'une société mère dans un pays et d'une filiale située dans le reste du monde. La société mère détient au moins 10 % du capital de sa filiale et exerce une influence significative sur sa gestion.

Une maison-mère est l'organisation qui détient une ou plusieurs filiales. C'est généralement là où se trouve le siège social de la firme. Une filiale est une entreprise détenue par une autre entreprise (appelée alors maison-mère). En 1977, il y avait 11 000 sociétés mères et 82 000 filiales internationales ; en l’an 2000 il y avait plus de 63 000 sociétés mères et plus de 820 000 filiales internationales.

Remarque : quand une FMN réalise plus de 30 % de son chiffre d’affaire grâce à ses filiales étrangères, on parle de firme transnationale.

Les formes multinationales ont émergé dès le XVIIIème avec les échanges entre les métropoles et les comptoirs des colonies. Phénomène ancien, mais en explosion. Les multinationales sont les vecteurs incontournables de la globalisation économique et financière. Elles représentent 2/3 du commerce mondial (texte). En 30 ans (1970 à 2013), on est passé de 7 000 multinationales à 70 000 (vidéo). Les firmes multinationales ont réalisé une production d’environ 16 000 milliards de dollars en 2010, soit environ le quart du PIB mondial. La production d’un bien est aujourd’hui décomposée en de multiples étapes, plus forcément réalisées dans le même pays. Exemple des voitures entre les États-Unis et le Canada. On peut prendre l'exemple d'une pièce de lingerie : la matière première provient d'Afrique ou de Chine. Le tissage est fait en Italie du Nord. Les opérations de découpage ou d'assemblages sont faites en Bulgarie. La broderie est faite en Asie du sud est. Le produit fait des milliers de kilomètre. On parle de division internationale du processus de production (DIPP).

 

Les activités des FMN sont localisées un peu partout sur la planète, en fonction d’avantages possédés par les pays (faible coût du travail, proximité des matières premières, savoir-faire spécifique…). Les pièces des différents produits sont fabriquées dans différents pays et sont ensuite assemblées dans un autre pays.

Les firmes multinationales exisent grâce aux investissements direct à l'étranger (IDE). Les investissement direct à l’étranger sont les mouvements internationaux de capitaux réalisés en vue de créer, développer ou maintenir une filiale à l’étranger. Les IDE peuvent correspondre à :

  • la création d’une entreprise à l’étranger par une FMN ;

  • l’acquisition d’au moins 10% du capital d’une société déjà existante, sinon il ne s’agit que d’un placement (investissements de portefeuille : court terme, dans un but de rentabilité immédiate, non d'une prise de participation).

On distingue les IDE entrants qui sont des IDE réalisés par des pays étrangers au sein d’un pays et les IDE sortants qui sont réalisés par un pays vers des pays étrangers.
 

Principaux pays d'accueil des IDE à fin 2016 (données en milliards de dollars).

Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Investissement_direct_%C3%A0_l%27%C3%A9tranger#/media/Fichier:IDE_in_stock_2009.jpg

 

Principaux pays investisseurs à fin 2016 (données en milliards de dollars)

Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Investissement_direct_%C3%A0_l%27%C3%A9tranger#/media/Fichier:IDE_out_stock_2009.JPG

 

Attention : il ne faut pas confondre les IDE et les délocalisations : une part des IDE sont des délocalisations mais toutes les délocalisations ne sont pas des IDE !

 

Entre 1980 et 2010, les IDE ont fortement augmenté. Ils sont passés de 10 milliards de dollars en 1980 à 1250 milliards de dollars en 2010, soit une multiplication par 125.

Dans les pays développés, les IDE entrants dans les pays développés sont en constante augmentation. En effet, alors qu’ils ne représentaient moins de 100 milliards de dollars en 1980, ils représentent en 2010 600 milliards de dollars, soit 48 % des IDE mondiaux. Dans les pays en développement, les IDE entrants dans les PED sont en constante augmentation. On voit que depuis 2000, la part des IDE entrants dans les économies en développement et en transition a nettement augmenté, passant de 23-24 % à 52 % aujourd’hui, soit une multiplication par plus de 2 en 10 ans.

Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

Prenons l'exemple de la production d’un Boeing. Neuf pays sont concernés par la production d’un Boeing.  Boeing met en place une décomposition internationale des processus de production (DIPP) dans le but de maximiser son profit  : pour chaque étape de la production, elle recherche la localisation la plus avantageuse, ce qui lui permet de réduire son coût de production. On parle de stratégie verticale de localisation (la stratégie horizontale de localisation consiste en l’installation d’une unité de production complète dans un pays, qui n’entraîne donc pas de commerce intra-firme). La division internationale du processus productif correspond à la division du processus de production en plusieurs étapes, localisées dans différents pays afin de bénéficier de différents avantages propres aux pays (législation avantageuse, coût du travail faible, savoir-faire spécifique, accès aux matières premières…).

 

Le commerce intra-firme sont les échanges de biens et de services entre les différentes sociétés d’un groupe, de la maison-mère aux filiales ou des filiales entre-elles. Le commerce intra-firme représente 1/3 du commerce mondial. Le commerce intra-firme s'explique en partie par des échanges internationaux avant la production d'un bien final. A partir des années 1970, un commerce intra-firme de composants de produits : les spécialisations ne portent plus seulement sur des produits ou des groupes de produits, mais aussi sur des segments de la chaîne de production.

 

Attention : le commerce intra-firme ne doit pas être confondu avec le commerce intra-branche qui correspond à un échange de produits appartenant à une même branche (II] B)) ni au commerce intra-régional qui correspond à un échange de produits dans une même région géographique (I]A)).

 

Les FMN ont un poids croissant dans l’économie mondiale. Pour s'ouvrir à l'étranger, elles réalisent des IDE qui leur permettent de prendre des participations dans des filiales. Les FMN ont joué un rôle central dans le processus d’internationalisation de la production. En divisant les processus de production en de multiples étapes localisées dans le monde entier, elles ont ainsi favorisé le développement du commerce intra-firme.

Pour mettre en place cette DIPP, les FMN peuvent être amenée à créer des filiales, externaliser à l’étranger une partie de leur production ou à délocaliser, afin de gagner en compétitivité.

 

B) Les déterminants des choix de localisation des firmes multinationales dans leurs stratégies d’internationalisation de la production.

 

1. La localisation des firmes répond à une recherche de compétitivité.

 

Les firmes multinationales vont s'implanter dans des territoires particuliers afin d'augmenter leur compétitivité. La compétitivité économique désigne la capacité d'un secteur économique, d'un territoire (pays, bassin économique...), d'une entreprise, à vendre et fournir durablement des biens ou services sur un marché en situation de concurrence. On distingue :

- la compétitivité-prix est la capacité pour entreprise à proposer des produits similaires, de qualité égale, à un prix inférieur à celui pratiqué par ses concurrents.

- la compétitivité hors-prix (ou structurelle) est la capacité pour une entreprise de proposer des produits les mieux adaptés à la demande mondiale, produits pouvant être différenciés de ceux de ses concurrents (qualité, innovation, services proposés, marque, design…).

 

La différenciation des produits est une stratégie pour les entreprises consistant à différencier son produit pour éviter la concurrence directe avec d'autres biens ou services répondant au même besoin.

Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production ?

José Bardaji, Philippe Scherrer, "Mondialisation et compétitivité des entreprises  françaises. L’opinion des chefs d’entreprise de l’industrie", INSEE Première, mai 2008.

 

Selon l’Insee, en 2008, 68% des entreprises individuelles fortement exportatrices de 20 salariés ou plus et 65% des entreprises exportatrices de 20 salariés ou plus déclaraient que le prix des produits était un facteur très important de compétitivité.

Pour gagner en compétitivité, la firme multinationale peut décider d'externaliser une partie de sa production : l’entreprise transfère une partie de ses tâches à une entreprise indépendante ou à un sous-traitant, qui peut être sur le sol national ou à l'étranger. L'externalisation peut prendre la forme d'un contrat de sous-traitant, ou d'une franchise. Une FMN peut décider de créer une filiale commune avec un sous-traitant, mais ce n'est alors plus de l'externalisation ?

Par ailleurs, l'entreprise peut délocaliser sa production : une délocalisation est réalisée lorsqu’une firme ferme l’une de ses unités de production sur le sol national pour en ouvrir une équivalente à l’étranger.

Remarque : il ne faut pas confondre IDE et délocalisation. Les délocalisations constituent une partie des IDE mais tout les IDE ne sont pas des délocalisations.

 

2. Les firmes multinationales s'internationalisent pour gagner en compétitivité-prix.

 

Une délocalisation est réalisée lorsqu’une firme ferme l’une de ses unités de production sur le sol national pour en ouvrir une équivalente à l’étranger.

Les entreprises peuvent décider de créer une filiale, délocaliser ou d'externaliser leur production pour des raisons de compétitivités-prix, notamment concernant la recherche d'une fiscalité moins élevé ou d'un coût salarial moins élevé. Cependant, mieux vaut ne pas aller trop loin – dans les anciens pays de l’Est ou dans les pays du Maghreb pour l’Europe – pour ne pas avoir des coûts de transport trop élevés, par exemple.

Il semble plus judicieux de prendre en considération le coût unitaire du travail : c'est le coût du travail rapportée à la productivité (donc coût du travail par unité produite). Le coût unitaire du travail permet relativiser l'importance des délocalisations pour des raisons de coût salarial.

 

3. Les firmes multinationales s'internationalisent pour bénéficier de l'attractivité des territoires (compétitivité hors-prix).

 

Les entreprises cherchent à vendre des biens de qualité, diversifiés, avec un service après-vente efficace, dans un espace avec un marché intérieur qui permet d'absorber leur production et des infrastructures de transport efficaces.

Les firmes multinationales s'implantent aussi, et peut-être surtout, là où elles obtiennent des débouchés, et là où elles trouvent des garanties qui sécurisent leurs actifs (capital institutionnel), une main-d’oeuvre aux compétences diversifiées (capital humain), des infrastructures de transport et de communication efficaces (capital public). De même, l'accès à des modes de production efficaces (capital technique) et à des innovations (capital technologique) est profitable aux entreprises cherchant à diversifier leurs produits.

Les entreprises cherchent à s’implanter à proximité des consommateurs pour mieux connaître et conquérir des marchés locaux ; de même, lorsque les coûts de transport restent élevés (par exemple pour la production d’automobiles), les entreprises ont intérêt à aller s’implanter là où elles écouleront la production.

Publié dans Ancienne terminale ES

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