Comment se construisent et évoluent les liens sociaux ?

Publié le par Collectif

Spécialité sciences économiques et sociales SES en classe de première.

 

Comment se construisent et évoluent les liens sociaux ?

 

Objectifs :

- Comprendre et pouvoir illustrer la diversité des liens qui relient les individus au sein de différents groupes sociaux (familles, groupes de pairs, univers professionnel, associations, réseaux).

- Connaître les critères de construction des Professions et Catégories Socioprofessionnelles (PCS)

- Comprendre et savoir illustrer le processus d’individualisation ainsi que l’évolution des formes de solidarité en connaissant la distinction classique entre solidarité « mécanique » et solidarité « organique ».

- Comprendre comment les nouvelles sociabilités numériques contribuent au lien social.

- Comprendre comment différents facteurs (précarités, isolements, ségrégations, ruptures familiales) exposent les individus à l’affaiblissement ou à la rupture de liens sociaux.

 

Notions à connaître : Groupes sociaux, Groupes primaires et secondaires, Réseau social, Professions et catégories socioprofessionnelles, Lien social, Liens forts et liens faibles, Division du travail social, Solidarité mécanique et organique, Processus d’individualisation, Sociabilité, Précarité, Ségrégations.

 

Questionnement :

- Quels sont les liens entre individus et groupes sociaux ?

- Comment classer les individus en catégories homogènes ?

- L’individualisation dans nos sociétés remet-elle en cause le lien social entre les individus ?

- L’essor des nouvelles technologies de la communication vient-il diminuer le lien social ?

- Quels sont les facteurs qui affaiblissent viennent rompre les liens sociaux ?

Comment se fait-il que tout en devenant plus autonome, l’individu dépende plus étroitement de la société ? Comment peut-il être à la fois plus personnel et plus solidaire ?

Durkheim E., De la division du travail social, PUF, Quadrige, 1893

I] Il existe une diversité de groupes sociaux qui partagent des liens entre eux.

 

A) Un groupe social suppose un sentiment d’appartenance commune.

 

1. Les groupes sociaux.

 

Un groupe social désigne un ensemble d’individus qui ont le sentiment de faire partie de ce groupe et qui sont reconnus extérieurement comme membre de ce groupe. Ce n’est donc pas simplement une collection d’individu regroupé en un lieu (par exemple une file d’attente). Un individu peut appartenir à différents groupes sociaux. Souvent, le premier qui vient à l'esprit des individus est la famille. Le fait d'appartenir à des groupes différents conduit à ce qu'aucun groupe n'exerce une totale influence sur l'individu et lui confère ainsi des marges de manœuvres. Le manque d'appartenance à des groupes sociaux peut être synonyme de précarité et de solitude.

Les groupes primaires ont une petite taille, ce sont des relations directes (face-à-face) et les rapports sont interpersonnels. Il y a une forte identification des individus au collectif. Les groupes secondaires sont généralement de taille plus grande, les relations sont plus superficielles, ils ont moins d'effets sur la personnalité de l'individu. Les groupes primaires sont des groupes en général durables, dans lesquels les individus entretiennent des rapports intenses (réguliers et forts : amitié, amour, solidarité) entre eux. Il y a donc un fort degré de cohésion. Exemple : la famille, les amis, le groupe de pairs à l'école, les collègues de l'entreprise etc. Les groupes secondaires sont des groupes dans lesquels les comportements d'un individu se résument le plus souvent aux rôles sociaux attendus en fonction du statut occupé au sein du groupe. L'appartenance à un groupe secondaire peut être plus ou moins limitée dans le temps. Par exemple, l'entreprise, le quartier dans lequel on vit etc...

Il faut noter que la frontière est mouvante entre les deux. Ces notions doivent se comprendre relativement. D'une manière générale le/les groupes primaires exercent une influence plus forte sur l'individu que le/les groupes secondaires. Le critère de la taille peut être à relativiser : il peut arriver aussi qu'un groupe de taille moyenne ait une influence forte sur un individu, et que les liens entre les individus soient très forts (exemple de la secte) et il existe aussi des groupes secondaires de petite taille (exemple une petite entreprise familiale)

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2. La grilles des professions et catégories socio-professionnelles permet de rendre compte des groupes sociaux fondés sur la profession.

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Les catégories socioprofessionnelles (CSP puis PCS) sont un mode de regroupement des individus en catégories sociales homogènes selon leur activité professionnelle. Elles se basent de plusieurs critères, notamment la profession (métier), le statut juridique de l'individu (indépendant ou salarié), la qualification, la position hiérarchique, le secteur d'activité (primaire, secondaire, tertiaire). En effet, des personnes qui ont la même profession ou des professions proches auront des conditions de vie proches, des pratiques sociales et culturelles semblables, des goûts et des opinions politiques similaires. Cette classification est conçue pour être un outil d’analyse statistiques et sociologiques. Les catégories socioprofessionnelles permettent de rendre compte du milieu social et donc des groupes sociaux se définissant par leur travail (par exemple les enseignants).

 

B) Les différentes formes de liens sociaux.

 

Le lien social est ce qui relie les individus les uns aux autres dans une société, en prenant notamment la forme de communications sous des formes diverses et d'échanges entre les individus. Les individus dans une société ne sont pas identique, avec des différences de personnalité, de valeur et de norme. Le lien social permet aux individus de savoir que malgré leurs divergences, ils appartiennent à la même société.

On peut rendre compte du lien social à travers la sociabilité des individus, ou encore leur appartenance à des réseaux sociaux. La sociabilité désigne l'ensemble des relations sociales effectives, vécues, qui relient l'individu a d'autres individus par des liens interpersonnels et/ ou de groupes (relation d'un individu particulier avec les autres). On peut définir réseau social comme les relations que les individus ou les groupes sociaux qui le composent entretiennent entre eux, la façon dont ces relations façonnent les comportements individuels et la façon dont ces comportements contribuent a leur tour a modifier les relations (relation des individus entre eux). Attention, il ne faut pas croire que la notion de réseau social a émerge avec les nouvelles technologie de la communication. Ainsi, les réseaux sociaux structurent la société, et leur analyse est donc une question ancienne en sociologie.

 

1. La diversité des liens sociaux chez Paugam.

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On remarque que les liens dans les groupes primaires sont davantage choisis (électifs), directs, personnels, et ils sont fondés sur l’affection envers les individus. Ils offrent une forme de solidarité (entre les membres de la famille, des groupes de pairs etc.) et de protection rapprochée. Les liens dans les groupes secondaires sont davantage liés à la participation professionnelle ou civique (indirects, impersonnels, lié à des institutions). Le fait d’être en emploi offre, par le paiement des cotisations sociales, une protection sociale contre les cinq risques sociaux (accident du travail, vieillesse, chômage, maladie, maternité). Les droits civiques offrent une protection juridique. Ces formes de liens permettent la reconnaissance de l’individu au sein de la société (par son travail et l’exercice de ses droits civiques.

2. La force des liens chez Granovetter.

 

Pour Mark Granovetter, les liens forts sont les liens au sein de la famille, la parenté proche, les amis. Les liens faibles sont ceux que l’on partage avec les connaissances, l'ami d'un ami, une personne que l'on croise parfois, une personne que l'on peut nommer sans la connaître. Les liens faibles procurent de nouvelles informations. En effet les liens forts sont des personnes que l'individu connaît bien et souvent les informations entre les individus ayant des liens forts vont d'être similaire, peu différenciées. Les liens faibles permettent d'avoir plusieurs informations différentes : ils permettent de contacter d'autres espaces sociaux que le notre et d'accéder a de nouvelles informations. Granovetter montre que l'intensité des liens a une importance dans la possibilité de trouver un emploi, mais ce résultat peut se généraliser a la recherche d'un logement par exemple ou de tout autre services.

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II] L’évolution de la société contribue à l’évolution des formes de solidarité et de la sociabilité.

 

A) Le passage de la solidarité mécanique à la solidarité organique : l’émergence de l'individu.

 

La division du travail social correspond au processus par lequel les individus se spécialisent dans des tâches précises. Pour Durkheim, elle concerne tous les aspects de la vie sociale et pas seulement une spécialisation des tâches dans la sphère de la production, mais plus généralement dans l'ensemble des activités sociales (administration, justice, science etc...). Ainsi, il n'y a plus trois ordres (ceux qui travaillent, notamment au champ ou artisans, ceux qui bataillent et ceux qui prient) mais une grande variété de métiers dans des secteurs très différents. Cette division du travail social est lié au développement, notamment économique, des sociétés et vient bouleverser le régime ancien d'interdépendance entre les individus. Durkheim remarque que les deux mouvements d’autonomie de l'individu et de dépendance se poursuivent parallèlement : il y a un passage de la solidarité mécanique à la solidarité organique.

La solidarité mécanique caractérise les sociétés traditionnelles et préindustrielles. Dans ce type de société, les individus sont très peu différenciés : forte conscience collective, propriété collective, forte place de la religion et des représentation collective : l'individu n'existe pas en tant que tel : c'est une partie d'un groupe (on : nous). Les individus sont interchangeables dans leur fonction économique. Les valeurs et les croyances communes sont homogènes : la conscience collective domine les consciences individuelles. La conscience collective correspond, chez Durkheim, à « l'ensemble des croyances et des sentiments communs à la moyenne des membres d’une même société ». C’est ce qui est communs à tous les membres d’une société. Cette conscience est d'autant plus collective qu'elle est universellement partagée dans le société, elle est d'autant plus individuelle qu'elle s'écarte de la moyenne (et donc que le fonctionnement de la société permet de s'en écarter). La solidarité organique caractérise les sociétés industrielles et est fondée sur la différence et la complémentarité entre les individus : les individus sont spécialisés ; plus grande affirmation de la conscience individuelle ; apparition d'un individu en partie autonome du groupe (je : moi). La conscience collective est faible, les individus sont davantage libres d’agir selon leur conscience individuelle. Durkheim parle de société moderne à solidarité organique en faisant une comparaison avec le corps humain. Chaque individu jouerait dans la société un rôle différent, mais complémentaire, interdépendant de celui des autres. C’est comme les différents organes du corps humain qui remplissent des fonctions différentes les unes des autres mais sont tous indispensables pour le bon fonctionnement du corps dans son ensemble. Chaque individu a d’autant plus besoin des autres pour vivre qu’il est spécialisé dans une activité. D'où une interdépendance croissante entre les membres de la société, vecteur de cohésion sociale.

La division du travail social contribue, par la différenciation, au processus d'individualisation : l’individu s’affranchit de plus en plus des règles et des valeurs collectives. C’est donc le processus par lequel l’individu s’autonomise du reste de la société. Les sociétés humaines sont donc marquées sur le long terme par une montée de l’individualisme (sociologique) : chaque individu devient plus autonome, bénéficie d'une vie privée (exemple : choix de la mise en couple, chambre individuelle pour les adolescent), et a conscience d'être une personne particulière. Ce processus d’individualisation se voit notamment à travers l’évolution des formes de famille : les individus peuvent désormais avoir des enfants en dehors du mariage, peuvent se marier, divorcer, se remarier. Il y a une augmentation des familles monoparentales et recomposées. Il est par ailleurs possible de former des couples de même sexe. Parallèlement il y a une disparition des mariages forcés conçus par les familles et la communauté. Les relations conjugales se choisissent donc plus (mode électif) ainsi que leur rupture (pas d’obligation à rester ensemble comme autrefois). Ces formes de famille étaient très rares voire inimaginables il y a un siècle. De plus, les formes de croyance religieuse évoluent. Les individus se déclarent moins croyant que par le passé, ils n’héritent plus désormais de la religion de leurs parents ou du groupe mais vivent davantage comme un choix. Cela se mesure à travers l’augmentation des débaptisation mais aussi des vœux religieux formulés sur le tard, lors de la vie adulte. De même, cela se voit à travers les pratiques religieuses : les individus vont définir le degré de pratique religieuse sans nécessairement suivre entièrement les préceptes (faire ou non le jeune, la prière et sa périodicité, observer l’obligation de charité). Ces différences de pratiques montrent à la fois une appropriation de la religion et le développement de l’individu. Le processus d’individualisation se manifeste aussi à travers l’émergence de nouveaux mouvements sociaux qui s’appuient sur des revendications identitaires (mouvement régionaliste, mouvement gay), égalitaires (mouvement féministe, anti-racisme), culturelles (anti-société de consommation) écologiques (anti-nucléaire, vélorution etc.). Contrairement aux mouvements sociaux du début du XXé siècle les revendications ne sont pas liées au monde du travail et à la répartition des richesses mais à l’autonomie, à la liberté individuelle et à des identités distinctes des identités de classe.

Attention, il ne faut pas confondre individualisme et égoïsme. L’altruisme n’a pas disparu avec l’individualisme. Les individus peuvent choisir d’aider les autres mais ne se laissent plus dicter leurs comportements.

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Comment se construisent et évoluent les liens sociaux ?

B) Les nouvelles formes de sociabilité numérique contribuent au lien social.

 

Les nouvelles formes de sociabilités numériques, à travers l’usage des smartphones, d’internet, de blog, de pages Facebook, Instagram, des divers réseaux sociaux numériques, jeu en ligne etc. permettent un lien entre plusieurs individus indépendamment des contraintes habituelles du temps – quelque soit le moment, sans subir le temps social comme celui de l’ouverture du lycée pour pouvoir échanger avec ses camarades – et de l’espace – même si on n’est pas physiquement en présence des autres – . La sociabilité désigne l'ensemble des relations sociales effectives, vécues, qui relient l'individu a d'autres individus par des liens interpersonnels et/ ou de groupes (relation d'un individu particulier avec les autres). En effet, les technologies de l’information et de la communication permettent de créer et d’entretenir des liens multiples et variés. Ainsi, la sociabilité « virtuelle » ne remplace pas les relations de face-à-face mais permettent davantage une continuité dans la relation inter-individuelle voire de groupe. Les personnes qui déclarent avoir le plus de relation virtuelles sont aussi celles qui déclarent le plus de relation en face-à-face. Les réseaux numériques permettent de réactiver des connaissances anciennes et de développer les liens faibles, parfois dans un but explicitement utilitaire (LinkedIn pour la recherche d’emploi par exemple). Le numérique renforce le lien social en prolongeant les relations sociales traditionnelles dans des formes nouvelles.

III] Des facteurs exposent l’individu à l’affaiblissement ou à la rupture de liens sociaux.

A) La rupture des liens familiaux et électifs.

 

Une famille est un ensemble de personnes ayant des liens de parenté ou d'alliance. Pour l'Insee, une famille nucléaire est la partie d'un ménage comprenant au moins deux personnes qui vivent sous le même toit et constituée soit d'un couple (marié ou non) avec ou sans enfant(s) ; soit d'un adulte avec son ou ses enfant(s). Nucléaire : cœur de la famille. La famille a fortement évolué en France notamment depuis les années 70 : remplacement de l’autorité paternel au profit de l’autorité parental, développement et encouragement du travail des femmes. Il y a donc une diminution de la figure et du rôle unique du père, au profit d’une plus grand égalité et de la reconnaissance du rôle de la mère. Les rôles ne sont plus directement défini, « hérités », mais le produit de négociation entre les différents membres de la famille. Parallèlement il y a une hausse des divorces, des familles monoparentales, recomposées, homoparentales… Les ruptures familiales amènent à une baisse des liens de filiation et donc de la solidarité entre les membres de la famille.

Les liens amicaux sont choisis et s’entretiennent par des pratiques de sociabilité. Les liens électifs peuvent aussi se distendre voire rompre. Cela peut amener à un isolement relationnel avec une diminution des relations de face-à-face ou à distance.

B) La précarité, la ségrégation et les conditions matérielles d’existences défavorables.

Le travail au-delà de donner une identité aux individus est aussi un facteur d’épanouissement personnel et permet à l’individu de multiplier ses relations sociales via ses collègues… Le travail répond donc à des besoins psychologiques d’identité, de reconnaissance et de lien. Le travail permet également à l’individu d’être protégé via l’État-Providence. L’individu se sait protéger contre certains risques sociaux (chômage, maladie, famille, vieillesse) et cela lui donne un sentiment de sécurité lui permettant de se projeter dans l’avenir et de faire des projets.. En effet, avoir un emploi permet de bénéficier de garantie collective (voir I) B) 1.) notamment la protection sociale.

Les personnes au chômage ou dont les emplois sont instables (contrats courts comme l’intérim, les contrats à durée déterminée, les stages répétés, parfois à temps partiel contraint) sont en situation de précarité. La précarité est une situation marquée par une forte incertitude de conserver ou récupérer une situation acceptable dans un avenir proche. Cette précarité se traduit pas un manque de stabilité dans les relations de travail, ce qui ne permet pas de s'intégrer de manière assurée et durable dans le collectif de travail (fragilisation et perte des relations liées au travail), ne permet pas à l'individu de se définir de manière sereine via sa vie professionnelle puisque celle-ci est toujours en mouvement ce qui peut conduire à un risque d'isolement relationnel liées aux difficultés dans la sphère du travail (fragilisation des relations sociales hors-travail). Par ailleurs, cette précarisation conduit à une dégradation de l'accès aux protections liées au travail car les contrats précaires ne fournissent pas les mêmes protections face aux risques sociaux ce qui engendre encore une fois un sentiment d’insécurité sociale pour les individus touchés par ce phénomène (fragilisation des droits à la protection sociale).

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La ségrégation est une situation de séparation entre groupes sociaux selon certains critères (catégorie socioprofessionnelle, niveau de richesse, ethnicité, religion) qui peut être visible dans l’espace (on parle alors de ségrégation spatiale). La ségrégation a notamment deux dimensions :

  • des chances inégales d’accès à des biens symboliques et matériels (offerts par la localisation dans le cas de la ségrégation spatiale),

  • un regroupement des populations défavorisés dans des territoires circonscrits dans le cadre de la ségrégation spatiale. C’est le cas des « zones urbaines sensibles.

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Le taux de chômage dans les quartiers prioritaires est de 23,4 % en 2018 contre 8,9 % dans les villes environnantes (2,6 fois plus), le taux de chômage des 15-24 ans dans les quartiers prioritaires est 2 fois plus élevé. Le taux de pauvreté est de 42 % dans les quartiers prioritaires en 2016 contre 16 % dans la zone urbaine englobant ces quartiers. Par ailleurs, même les personnes diplômés (niveau bac +2 ou plus) connaissent des inégalités d’accès à un emploi : 16,3 % sont au chômage contre 5,7 % dans les villes environnantesEnfin, les habitants des quartiers prioritaires ont plus de chances de redoubler ou de ne pas avoir de diplôme. 

 

Globalement, les conditions matérielles d’existences sont dégradées et on observe des inégalités d’accès aux services publiques mais aussi d’accès aux diplômes et à l’emploi. Cela a un effet sur les liens sociaux tant en terme de sociabilité que de précarité et de rattachement aux « liens de participation organique » défini par Paugam. Cela amène aussi à un affaiblissement du « lien de citoyenneté » qui se voit à travers le non-recours aux institutions et au droit de vote (le taux d’abstention est plus élevé dans les endroits ségrégés que sur le reste du territoire.

 

Il existe un phénomène cumulatif de fragilisation ou de rupture des liens sociaux : la fragilisation de certains liens a des répercussions sur les autres. Par exemple, une perte d’emploi peut aller de pair avec une rupture familiale, notamment conjugale. Il en est de même avec les liens amicaux. De même, une instabilité dans l’emploi peut être en lien avec un affaiblissement de la participation électorale, notamment du fait d’un faible sentiment d’intégration social. Ces fragilités ou ruptures du lien social s’accompagnent de situation d’isolement c’est-à-dire que la personne rencontre peu d’autres personnes.

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Publié dans Première ES

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