Comment expliquer les crises financières et réguler le système financier ?
Spécialité Sciences Économiques et Sociales SES en classe de terminale.
Comment expliquer les crises financières et réguler le système financier ?
Objectifs :
→ Connaître les principales caractéristiques de la crise financière des années 1930 et de celle de 2008 (effondrement boursier, faillites en chaîne, chute du PIB et accroissement du chômage).
→ Comprendre et savoir illustrer la formation et l’éclatement d’une bulle spéculative (comportement mimétiques et prophéties auto-réalisatrices).
→ Comprendre les phénomènes de panique bancaire et de faillites bancaires en chaîne.
→ Comprendre les principaux canaux de transmission d’une crise financière à l’économie réelle : effets de richesse négatif, baisse du prix du collatéral et ventes forcée, contraction du crédit.
→ Connaître les principaux instruments de régulation du système bancaire et financier qui permettent de réduire l’aléa moral des banques : supervision des banques par la banque centrale, ratio de solvabilité.
Acquis de seconde et de première : PIB, aléa moral, banque centrale
Notions à connaître : Crise financière; Effondrement boursier; faillites en chaîne; Chômage; Bulle spéculative (formation/ éclatement); Comportements mimétiques; Prophéties auto-réalisatrices; Panique bancaire; Faillites bancaires en chaîne; Too big to fail; aléa moral; Effet de richesse négatif; Baisse du prix du collatéral; Ventes forcées; déflation par la dette; Contraction du crédit; supervision bancaire; Ratio de solvabilité; banques systémique
Le fonctionnement des marchés financiers est susceptible d’engendrer des crises financières qui peuvent contaminer l’ensemble de l’économie, comme la crise de 1929 ou celle de 2007-2008. Comment expliquer l’origine de ces crises ? Comment faire pour les éviter ?
Introduction : Qu’est-ce qu’une crise financière ?
La croissance économique n’est pas régulière : elle subit en permanence des variations appelées fluctuations économiques. Les fluctuations économiques correspondent à l’ensemble des mouvements de ralentissement ou d’accélération du rythme de la croissance économique, voire parfois de baisse du PIB. Lorsque ces fluctuations sont récurrentes et qu’elles suivent régulièrement le même schéma, on parle de cycle économique. Un cycle économique est donc une fluctuation économique qui revient avec une certaine régularité et une certaine périodicité. Chaque cycle est constitué de quatre phases : expansion, crise, « récession » (ralentissement, récession, dépression), reprise. Au cours de l’expansion, la production des entreprises, l’emploi, les prix et les revenus augmentent, et inversement au cours de la dépression ou de la récession. La crise économique correspond au moment de retournement du cycle. Sur le XXème siècle, les crises les plus connues sont la crise de 1929, les chocs pétroliers des années 1970 et enfin, la crise des Subprimes (2007).
Une crise financière est une crise dont l’origine se trouve dans le système financier (banques, marchés financiers notamment) et qui se transmet à l’économie réelle. C’est le retournement de la conjoncture dans le système financier. Celle-ci peut prendre plusieurs formes : effondrement des titres de bourses sur les marché financiers (krach boursier), défaillance d’emprunteurs (crise de solvabilité), faillites d’institutions financières (crise bancaire qui déclenche une contraction des crédits), effondrement du cours d’une ou plusieurs monnaies sur le marché des changes (crise de change).
A l’heure de la globalisation financière les crises financières sont aujourd’hui des crises d’ordre systémique c’est à dire qui touchent l’ensemble du système économique, financier (sphère financière), mais aussi dans la sphère de la production et des échanges de biens et service (sphère réelle), à l’échelle de la planète car les économies nationales et les marchés financiers sont interdépendants. Un risque systémique est un risque de rupture du fonctionnement des services financiers susceptible d’affecter l’ensemble du secteur ainsi que l’économie réelle.
I] Une crise financière peut se transformer en crise économique.
A) L’éclatement d’une bulle spéculative peut provoquer une crise financière
Selon la théorie des marchés efficients, les marchés financiers reflètent les fondamentaux, c'est-à-dire la valeur réelle des actifs fondées sur des indicateurs (relation offre/demande, résultat d’une entreprise, divers chocs). La spéculation, soit l’achat et la vente en vue d’une revente avec un gain important, est équilibrante car seuls les spéculateurs qui ont bien anticipé ces fondamentaux survivront sur le marché. Un actif financier est un titre financier faisant partie du patrimoine de l’agent. C’est donc l’ensemble des moyens de paiement (monnaie, devises) et des titres de créance (actions, obligations, crédits). Ces actifs sont plus ou moins liquides, c‘est à dire peuvent être plus ou moins rapidement mobilisés et convertibles en moyen de paiement, et donnent à leur propriétaire un droit à un ou plusieurs paiements.
Pour certains théoriciens, par exemple John Maynard Keynes, la spéculation est déséquilibrante car elle crée des « bulles spéculatives ». Une bulle financière (ou bulle spéculative) est la situation où le cours d’un actif financier s’apprécie fortement et atteint un niveau considéré comme excessif au regard de la valeur réelle de cet actif. Elle s'achève généralement par un éclatement de la bulle et une baisse rapide des cours. Les comportements mimétiques (ou moutonniers ou d’instinct grégaire) sont des comportements d’agents (notamment sur les marchés financiers) qui prennent des décisions en imitant d’autres agents, par conformisme ou parce qu’ils les croient mieux informés. En effet, comme l’information n’est pas parfaite, les agents pensent limiter les risques en adoptant le même comportement que les autres. Si les agents économiques prennent leur décisions en anticipant quel va être le comportement des autres agents les évolutions de prix ne sont plus déterminés par les « fondamentaux » mais par la psychologie des intervenants sur le marché, ce qui peut entraîner une succession de bulles et de krachs financiers. Cela va concourir à la volatilité des prix et à la création de bulle. Pour rendre compte des comportements mimétiques, Keynes, parle de la métaphore du concours de beauté : les agents qui spéculent sur les marchés financiers prennent la décision d'acquérir ou de céder un titre en fonction du comportement qu'ils pensent que les autres vont adopter. Pour l'expliquer, Keynes imagine un concours de beauté où les agents, amenés à voter pour élire la reine, sont récompensés s'ils ont choisi la gagnante. Ils ne votent pas alors en fonction de leur propre opinion, mais en se demandant quelle sera l'opinion des autres. Ainsi, les spéculateurs agissent de façon mimétique, en anticipant le comportement des autres. Sur les marchés financiers, les comportements moutonniers des agents créent des phases de confiance excessive durant lesquelles les prix des actifs augmentent fortement et s’éloigne fortement de la valeur réelle de l’actif. Lorsque les agents craignent une baisse importante du prix de l’actif, à cause de la déconnexion entre le prix sur le marché financier et la valeurs réelle de l’actif, ils vendent en même temps. Cela provoque l’éclatement de la bulle spéculative, c’est-à-dire la baisse brutale du prix de l’actif (krach boursier).
De plus, leurs anticipations sont auto-réalisatrices. L’idée de prophétie auto-réalisatrice a été développée par Robert King Merton : c’« est au début, une définition fausse de la situation qui provoque un comportement qui fait que cette définition initialement fausse devient vraie ». Elle a la particularité de modifier les comportements de manière à ce que les prédictions adviennent. Par exemple, si de nombreux investisseurs anticipent la perte de valeur d'un titre, ils le vendent et ce titre perd effectivement de la valeur.
B) Une crise financière peut se transmettre à l’économie réelle à travers des mécanismes bancaires
1. Les crises financière peuvent provoquer des phénomènes de panique bancaire qui conduisent aux faillites bancaire en chaîne.
En 1929, le krach boursier et l’aggravation de la crise ont provoqué un phénomène de panique bancaire. Un bank run ou panique bancaire est une ruée des particuliers vers leur banque pour y retirer tout leur argent de peur que la banque ne devienne insolvable. C’est le signe d’une perte de confiance envers un établissement bancaire. Or, les demandes massives et simultanées de retrait de liquidité par les clients conduisent la banque à ne pas pouvoir honorer ces retraits massifs et à devenir effectivement insolvable, d’où le caractère auto-réalisateur du bank run. Une faillite bancaire est la situation dans laquelle une banque n’est plus en capacité de respecter ses engagements, notamment vis-à-vis de ses clients, auxquels elle ne peut plus remettre les fonds qu’ils ont déposés.
Les paniques bancaires créent un risque systémique, puisqu’elles peuvent conduire à des faillites bancaires en chaîne, les banques étant interdépendantes pour accéder facilement à des liquidités. De plus, le manque de confiance entre elles et la peur de manquer de liquidité et de faire faillite peut conduire les banques à allouer moins de crédits aux entreprises et aux particuliers, ce qui a pour conséquence une baisse de la demande globale (baisse de la consommation, de l’investissement des entreprises et des dépenses des États). La baisse de la demande globale entraîne une baisse de l’activité économique (s’il y a moins de consommation, les entreprises ont moins besoins de produire) et donc à une augmentation du chômage.
Pour limiter les phénomène de panique bancaire, il existe des fonds de garantie de dépôts (à hauteur de 100 000 euros par personne et par établissement en France). Suite à la Grande Dépression des années 1930, une législation a été mise en place afin de contrôler plus étroitement l’activité des banques mais à également légitimé l’intervention de la banque centrale en tant que « préteur en dernier ressort » pour sauver les banques de la faillite.
2. Le comportement pro-cyclique des banques accompagne la formation de bulles spéculatives et amplifie la crise économique.
Le cycle du crédit est un cycle lié au comportement des banques qui relâchent leurs conditions d'octroi de crédit (taux d'intérêt plus faible, financement d'activités plus risqués) en période d'expansion et qui les restreignent en période de récession. On dit que la finance, et plus généralement le financement de l'économie, est pro-cyclique : il y a une tendance à accompagner et amplifier les phases du cycles (exemple récent : crise des subprimes puis credit crunch : resserrement du crédit).
En phase d’expansion, les banques et apporteurs de capit aux ont moins de crainte de non remboursement des crédits et en accordent plus facilement. Grâce aux crédits accordés, les ménages consomment davantage, les entreprises investissent. Cela fait augmenter la demande globale. Les entreprises produisent plus, leur valeur ajoutée augmente et la croissance économique s’accélère. Par exemple, les années 1920 sont une décennie de prospérité sans précédent pour les États-Unis. Cela permet au crédit de se développer et alors aux ménages de consommer davantage : le montant des crédits est multiplié par 12 entre 1924 et octobre 1929. Les Américains sont incités à acheter des actions à crédit puisque les actions prennent de la valeurs rapidement et que les crédits sont facilement accessibles. A Wall Street, la valeur totale des actions des sociétés cotées augmente de 250 % de 1925 à 1928. La hausse continue des cours encourage les anticipations optimistes, l’achat des actions augmente ce qui alimente la hausse de leur prix. Le 3 septembre 1929, le cours des actions composant l’indice du Dow Jones atteint son record à la Bourse de New York.
Néanmoins, en phase de ralentissement de l’activité économique, ou lors d’une baisse brutale des cours des actions comme en 1929 ou 2007, les banques et apporteurs de capitaux ont plus de crainte, elles accordent moins de crédits. Les ménages consomment moins, les entreprises investissement moins. La demande globale baisse, les entreprises produisent moins, la création de VA et moins forte et la récession s’amplifie.
3. La prise de risque excessif des banques explique l’ampleur des crises bancaires
Une banque too big to fail, trop importante pour laisser faire défaut, est une banque qui, du fait de son importance dans le système économique tant par la possession d’actif financier que par son interdépendance avec les autres banques, ne doit pas être laissé à la faillite par risque d’un effet de contagion sur l’ensemble des autres banques, du système financier, et de l’économie dans son ensemble. L’aléa moral est une situation d’asymétrie d’information dans laquelle une des deux parties à l’échange, après ce dernier conclu, peut difficilement contrôler que l’autre agit conformément à ses engagements. Il y a alors un risque lié à l’incertitude sur le comportement du coéchangiste. Par exemple le fait d’être assuré peut inciter à adopter un comportement opportuniste et plus risqué. Le sauvetage des banques par les États peut constituer une incitation à des comportements imprudents des banques : sachant que le prêteur en dernier ressort (la Banque centrale pour la liquidité, l’État pour le rachat des actifs) peut intervenir. Les banques ne sont pas incitées à la surveillance de leur comportement. La crise de 2007 peut être expliqué par cela : les banques ont pris des activités très risquées (crédit hypothécaire subprimes auprès de ménages à revenu modeste, titrisés, adossés à la valeur de l’immobilier qui était alors en train d’augmenter, avant le retournement) en sachant qu’il était probable qu’elles soient secourue si une crise importante se déclenchait.
C) Les crises financières se transmettent à l’économie réelle par le biais des effets de richesse négatifs et de la baisse du prix du collatéral qui conduit à des ventes forcées.
L’effet de richesse trouve ses fondements théoriques dans la théorie du revenu permanent de Friedman. L’individu ou le ménage a un niveau de richesse qui dépend de ses revenus salariaux et de son patrimoine (financier et non financier). Cette richesse lui permet de dégager un revenu permanent (moyenne actualisée de ses revenus présents et futurs anticipé) sur lequel est fondée sa consommation. Si un évènement fait varier sa richesse (baisse/hausse du prix de l’immobilier, baisse/hausse du cours d’une action), sont revenu peut alors est affecté positivement ou négativement. Un effet de richesse positif est lorsque la valeur du patrimoine des ménages augmente, ces derniers consomment alors davantage. Un effet de richesse négatif affecte négativement le patrimoine et que les ménages décident d’épargner davantage pour reconstituer leur patrimoine.
Le mot anglais « collateral » se traduit par « garantie » et on utilise le terme collatéral en français dans le domaine de la finance pour désigner l’ensemble des garanties qui sont utilisées dans le secteur financier, à savoir essentiellement les titres et les espèces, mais également des matières précieuses comme l’or, ou d’autres types de biens comme des biens immobiliers. Par exemple, sur le marché hypothécaire, le collatéral est la maison acquise par les ménages. Pour palier au risque de défaut de paiement lors d’une transaction financières, le créancier demande une contrepartie, le collatéral, pour se protéger d’un non-remboursement de son débiteur. En cas de défaut de remboursement, le créancier peut alors conserver le collatéral pour couvrir les pertes financières subie.
Les crises financières affectent la valeur des actifs, notamment celle des actifs apportés en garantie lors d’opération d’endettement. On parle de baisse du prix du collatéral. Cette baisse réduit alors la capacité des agents à rembourser leurs emprunts et à s’endetter davantage, ce qui fragilise leur situation financière. Cela peut également mener vers des ventes forcées, c’est-à-dire à la vente contrainte d’actifs pour palier aux difficultés financière (manque de liquidité ou baisse de la valeur du collatéral). Irving Fisher (1867-1947) est un économiste américain. Son analyse de la crise de 1929 l’amène à forger le concept de debt-deflation (déflation par la dette). Il explique alors qu’en cherchant à se désendetter en vendant leurs actifs, les entreprises (dont les banques) provoquent une déflation qui accroît le poids réel de leur dette.
Par exemple, la « grande récession » de 2008 a pris sa source sur le marché du crédit hypothécaire aux États-Unis. Durant le début des années 2000, les banques ont accordé des crédits immobilier à des ménages peu solvables. Ces crédit avait comme collatéral la valeur du bien immobilier acquis dans un contexte de boom immobilier. Au début des années 2007, des défauts de paiement de plus en plus nombreux, ce qui a conduit les banques à revendre ces biens immobiliers afin d’être dédommagé du non remboursement des crédits, ce qui a accentué la baisse du prix sur le marché immobilier. La vente du collatéral ne permettait alors plus le remboursement complet du crédit. Cette crise immobilière et bancaire s’est rapidement transformée en crise financière, puisque ces crédits avaient été transformé en titre financiers et revendus à d’autres banques ou à des sociétés d’investissement en quête de rendements élevés.
II] Comment réguler le système bancaire et financier ?
La crise financière de 2007 a démontré les failles en matière de régulation du système financier mondial, notamment en ce qui concerne le contrôle des risques encourus dans le cadre des innovations financières en plein essor depuis les années 1990 (produits dérivés, titrisation). La régulation financière est l’ensemble de mécanismes et de règles qui assurent le bon fonctionnement, la confiance et la stabilité des marchés financiers.
L ’interdépendance qui existe entre la stabilité du secteur financier et les finances publiques s’explique principalement par l’existence de banques systémique, c’est-à-dire « too big to fail », et qui prendraient des risques importants sachant qu’en cas de crise elles sont sauvées par les États. En effet, de 2008 à 2017, l’UE a déboursé 665 milliards d’euros d’aide en capital et 1 296 milliards d’aide en trésorerie. Bien que les établissements financiers ont en partie remboursé ces aides, la Cour des comptes européenne a souligné que le secteur des services financiers a reçu plus d’aides d’État que tout autre secteur de l’économie depuis la crise de 2008. Les instruments de régulation du système bancaire et financier doivent alors permettre de réduire l’aléa moral des banques, c’est-à-dire la situation d’asymétrie d’information dans laquelle une des deux parties à l’échange, après ce dernier conclu, peut difficilement contrôler que l’autre agit conformément à ses engagements.
A) La supervision des banques par la banque centrale permet de surveiller et de tester la solidités des banques afin de limiter les risques de crises financières.
La supervision bancaire (ou régulation bancaire ou contrôle prudentiel) est la surveillance par les autorités publiques du respect par las banques des règles en vigueur, afin qu’elles n’adoptent pas un comportement trop risqué, susceptible de remettre en cause la stabilité financière. En France, c’est le rôle de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), de surveiller les risques bancaires. Elle dépend de la Banque de France. Depuis 2014, dans la zone euro, c’est la BCE qui s’en occupe pour les banques systémiques à travers le Mécanisme de surveillance unique (MSU).
Pour limiter les crises financières et bancaires, la Banque centrale européenne surveille et teste la solidité du système bancaire. Elle peut également intervenir et sanctionner les banques qui ne respectent pas les règles européennes. Suite à la crise de 2008 et à la crise de la dette souveraine (difficultés rencontrés par certains États comme la Grèce à financer sa dette sur le marchés obligataire) que cela a entraîné, l’Union bancaire a été créé. Elle permet une application cohérente des règles bancaires de l’Union européenne dans les pays participants et s’appuie sur deux piliers :
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Le Mécanisme de surveillance unique (MSU) : il est composé de la BCE et des autorités nationales de supervision des pays participants. Plus qu’un instrument de surveillance dont les règles sont harmonisées à l’échelle européenne, il permet également d’obliger les banques à détenir plus de capitaux en réserve qui servent de filet de sécurité en cas de problème. Il a également le pouvoir d’accorder ou de retirer aux banques leur agrément et peut dans certains cas leur imposer des sanctions si elles enfreignent les règles.
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Le Mécanisme de résolution unique (MRU) : son objectif est de garantir la résolution efficace des banques défaillantes au coût le plus bas pour les contribuables et l’économie réelle. Les mesures de résolution sont financées par un fonds de résolution unique, abondé par les contributions des banques.
Au sein de cette Union bancaire, la BCE surveille directement les 118 banques systémiques européenne alors que les autres banques (3500) sont surveillés par les autorités nationales. La France compte quatre banques systémique « too big to fail » d’après le Conseil de stabilité financière (Financial Stability Board):le groupe BPCE (organe central de la Banque Populaire et de la Caisse d’Épargne et maison-mère de Natixis), BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale.
Les banques centrales pratiquent également régulièrement des tests de résistance (stress tests) auxquels 48 banques du continent sont soumises régulièrement. Il s’agit de simuler des scénarios de stress économique sévère (chute du PIB, des prix de l’immobilier, Brexit, etc) pour évaluer si les banques détiennent des réserves en capital suffisantes pour absorber les chocs. La BCE peut alors imposer aux établissements améliorations.
B) Le ratio de solvabilité permet de réduire les risques d’insolvabilité et de liquidité.
Dès la fin des années 1980 est mise en place une réglementation prudentielle. Elle vise limiter les risque de détresse financière pour des institutions individuelles et garantir la stabilité du système financier dans son ensemble et la continuité des transaction. Cette réglementation a permis d’instaurer des ratios de solvabilité (dits « ratios prudentiels ») afin d’imposer aux banques un certain volume de fonds propres (actifs sûrs que possèdent les banques) en lien avec les risques encourus, pour garantir le risque d’insolvabilité et de liquidité. Le risque d’insolvabilité est lorsque les fonds propres d’un établissement de crédit ne suffisent pas à couvrir les pertes éventuelles sur la valeur de ses actifs. Le risque de liquidité c’est lorsque la banque n’a pas assez de ressources disponibles pour rembourser ses créanciers à l’échéance. Cette réglementation (Bâle I à Bâle III) a évolué en tenant compte des crises financières précédentes afin d’éviter les crises financières. Les entreprises doivent avoir suffisamment de fonds propre pour faire face aux pertes de la valeur de leurs actifs et de liquidité pour faire face aux remboursement.
Evolution du ratio CET1¹ agrégé des principales banques françaises depuis 2008. ₁ Ratio de solvabilité calculé à partir des fonds propres les plus liquides, c’est-à-dire les fonds propres facilement mobilisables par les banques en cas de crise. Exigence minimale fixé à 7%par les accords de Bâle 3. Source : ACPR, « La situation des grands groupes bancaires français fin 2019 », Analyses et synthèses, n°112, 2020.